REPONSE POSITIVE DE J. RANCIERE & PROPOSITIONS

Bonjour à tous-toutes,

Jacques Rancière a répondu positivement à l’invitation qui lui a été adressée par la lettre commune d’avant les vacances de Noël. Concrètement, ses disponibilités sont limitées ou inexistantes pour les semaines à venir : organiser cette rencontre en avril pourrait être une bonne chose. Avant c’est trop tôt, après, ce sont exams & co.

Après discussion ici et là, il ressort que deux choses pourraient être prévues, deux choses pour lesquelles je suis personnellement très favorables :

- une rencontre-débat dont il serait le conférencier, autour du thème, par exemple de la démocratie (qui est un de ses chevaux de bataille), ouverte à tout le campus, ce qui suppose la réservation d’un amphi et de la pub – tout à fait jouable.

- Comme il œuvre en philosophie, et qu’il a beaucoup réfléchi sur le sens et les structures de l’enseignement, et le rapport élitiste qui nourrit la hiérarchie maître-élève, et après accord de principe des responsables, on pourrait à mon sens lui proposer de participer à une séance sur son travail et sur ce problème dans le cadre du séminaire du département sur le « concept d’université » qui a été justement lancé pour permettre ce genre de réflexions.

Ce qui ne préjuge pas des discussions et échanges complémentaires qui ne manqueront pas d’avoir lieu. Mon idée c'est qu'on ne peut pas décemment lui proposer qqc de trop informel, et qu'une proposition à la fois cadrée et ouverte est la meilleure piste.

Dans les deux cas, il y a besoin :
- d’une réponse rapide de tous ceux qui sont intéressés par la chose pour que, sous huitaine, je puisse lui transmettre nos propositions, et qu’on profile l’organisation de la chose.
- que d’ores et déjà chacun se prépare à participer dans la mesure de ses moyens pour la pub et la logistique.
- qu'enfin, si la double suggestion ci-dessus recueille assentiment, qu’un petit groupe s’attelle à certains de ses textes. Je suggère d’emblée : 1/ Le philosophe et ses pauvres (poche, Champs-Flammarion) ; 2/ Le maître ignorant (poche aussi, collection 10/dix-huit). Avis à la population. C’est une occasion rêvée pour pratiquer le concept sur la base et en vue d’alimenter une réflexion politico-philosophique vivante.

J’insiste : ai besoin d’avis variés d’ici la fin de la semaine prochaine, pour pouvoir lui écrire ensuite.
Bien à tous,
EB

Difficile de m'engager maintenant, mémoire+partiels+revue+la vaisselle à faire= grand flou quand à mes possibilités de travail. Mais pourtant cela m'intéresse beaucoup... En fait je viens de lire "Schopenhauer éducateur" de Nietzsche et je voudrais le travailler (notamment Partie 6, et 8, sur les rapports de la culture, la philosophie universitaire, l'Etat et le savoir) plus en profondeur en vue d'un article dans le monde des pires. Bien sûr ce serait un article, qui privilégierait donc la polémique sur l'analyse, mais j'ai besoin d'outils théoriques plus contemporains pour être pertinent. S'il y a rapport entre les livres que vous avez indiqué et ce texte je suis prêt à m'y "atteler" en vue de nourrir cet article.
Qu'en penser vous ?
C.

salut,
pour ma part le fair en avril me parait utile. Ça permenttra déjà,comme vous dites, de le lire
(pour ceux qui n'y connaissons rien ou presque) et d'inviter le maximum de gens
la rencontre-débat ouverte à tous me parait la meilleure option
pour la pub etc. on peut se débrouiller avec une (ou deux) carte corep
par ex:faire quelques affiches pour les UFR, etc. et des petits tracts (6 ou 8 par
feuille?) pour differ
il suffit qu'on se mette d'accord dès qu'on aura une datte et une heure pour rédiger le tract
et surtout pour l'Amphi

Salut,
Je suis très interréssé par l'organisation de cette rencontre et par ce travail sur les deux textes que vous avez proposé. Je me met à la lecture dès cet après midi..
Par contre, je voudrais juste quelques précisions.. : Quels types d'avis variés demandes-tu ??? Je n'ai pas bien compris ce dont tu as besoin.. Les deux propositions qui ont été faite (celle de la rencontre-conférence et celle du travail sur le concept d'université) me semble très bien, les avis que tu demandes doivent-ils engager des propositions par rapport à ces deux là ??

Je compte donc commencer le Philosophe et ses pauvres, ce serait bien que ceux qui se lance dans ce même travail se reconnaissent.. pour en définir une sorte de finalité : que faire des livres que l'on a lu.
Pour ce qui est de la pub, mes modestes moyens sont biens modestes, je n'aurais là presque que ma force de travail à disposition : des bras pour trackter..

Sur ce, à bientot.

milan.

Juste une petite réserve quant à la date : s'il était possible d'éviter la semaine des épreuves de l'agrégation (mardi 15, mercredi 16 et jeudi 17 avril). Il est vrai que nous ne sommes pas beaucoup d'agrégatifs et qu'il faut faire au mieux pour le plus grand nombre (mais je pense que quelques uns d'entre nous seront à coup sûr intéressés par la rencontre). (Et que c'est sans doute un concours sans espoir pour nous, mais je pense que la plupart d'entre nous serions frustrés de ne pas y aller pour autant).

Bonsoir,
Ma proposition portait à la fois sur l’organisation de la rencontre, à savoir conf-débat + séminaire, et sur le déroulement de la séance du séminaire même.
- pour la conf-débat, lui suggérer un thème suffira à mon avis. Le reste suivra.
- Pour le séminaire, l’idée était de réfléchir sur le sens et les conditions de l’apprentissage, ce que ça impliquait dans le rapport maître-élèves, ce qu’on est en droit de part et d’autres d’attendre ou de s’imaginer, à l’université et plus généralement. De là :
1/ bosser ses textes,
2/ que certains d’entre « vous », étudiant-e-s, lanciez la séance du séminaire, en fonction de vos visions de la situation, de votre travail sur ce que JR (hé hé…) dit, histoire de mettre en lien l’actualité comme une réflexion de fond. Ca lancerait à mon avis de supers échanges : ma suggestion n’a rien d’anodin, le fait que ce soit des étudiants et pas un ou des profs qui lancent le truc me semble essentiel, et pas seulement symboliquement, mais surtout par rapport au sens même de la pensée de JR. Ce topo initial, idéal si c’était à 2 ou 3, temps et contenus partagés, pourrait durer par exemple 1/2h. Ca donne le temps de dire des choses, sans que cela n’exige un travail énorme que personne, mine de rien, n’a vraiment le temps de mener.
- Suggestion complémentaire : la réédition à la Fabrique en 2007 du bouquin La parole ouvrière qu’il avait co-édité avec A. Faure dans les 70s. L’intro et surtout la postface pourraient rapidement vous aider à bien saisir ses orientations de fond, en plus de La haine de la démocratie, dont on a déjà causé.
- Oui bien sûr, pour répondre à Clément : évitons la semaine de l’agreg !!! Je propose juste après, la semaine du 21 au 25 avril.
A vous, à+
EB

allons bon, je propose le thème suivant : les minorités.
et je me mets à la lecture.

Tip top.
Tu peux préciser "les minorités" ?

j'aurais bien du mal à être très précis mais je pensais au thème des minorités en rapport avec la protestation et l'idée de consensus démocratique. Il y a aussi ce qu'on a appelé de manière provocante "la dictature des minorités", idée je trouve très répandue dans la doxa et qui trouve une place considérable dans les médias lors de chaque moment de crise. On peut aussi penser à ce qui dans le gouvernement semble de loin être une ouverture aux minorités éthniques, à la jeunesse, aux femmes, et qui cache en y mettant un peu le nez des stratégies de toute sorte... Enfin je ne suis pas très précis, d'autant que je ne connais pas l'oeuvre de "JR" mais l'idée serait celle-là : la place des minorités dans le consensus national et le problème des revendications minoritaires (minorités d'un point de vue éthnique, géographique, communautaire, socio-professionnel etc...).

J ai jeté un oeil aux textes de Rancière.Mais franchement, c´est quoi l´intérêt cette critique de la socio d´un point de vue carrément idéaliste? La "parole" chez lui fait penser aux idées de Platon, flottant dans les cieux...elle est anhistorique et hors de toute détermination sociale, dotée d´un pouvoir extraordinaire.Il part du principe qu´il faut postuler l´égalité, dans une visée pragmatique donc.Pourquoi pas, dirons nous? Si ca peut marcher.Le problème c´est qu´il part d´une donnée anecdotique, la réussite de je ne sais plus quel philosophe ouvrier.Mais combien de générations d´ouvriers n´ont pas entrevu l´émancipation, malgré l´égalité formelle proclamée depuis longtemps.A chaque fois qu´on s´est rapproché d´une égalité réelle, ca n´a pas été grace au discours égalitaire, universel etc.C´est le résultat de la lutte entre les classes, qui se base sur le constat de l´inégalité.Ce sont les sciences humaines qui les donnent à voir et elles sont un instrument pour la réalisation de l´égalité(si on ne veut pas parler de lutte des classes).
Ne pas démasquer l´inégalité qui se cache sous les beaux discours de la bourgeoisie depuis plus de 2 siècles, c´est limite reac, enfin objectivement oui, c´est bien ca qui fige les prolétaires (au sens large) dans une illusion.
Alors quand il parle de radicalisation du platonisme au sujet de Bourdieu...à se demander s´il n´y a rien compris!Ou il le fait exprès?
Après, sa représentation du politique, avec la police et la politique,dans Aux bords du politique, c´est idéaliste aussi.
Il a été élève d´Althusser non? Ben tout ce que j´ai lu de lui en est une tentative de critique on dirait, qui d´après moi ne l´effleure même pas.