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Texte aux facultés et à Rancière

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Message  gabriel Dim 23 Déc - 19:19

Voici le texte aux facultés et qui peut servir d'invitation à Rancière, j'ai fait un mixte entre ce que nous avions dit en réunion et le contre-comumuniqué à Université et Démocratie, ça donne ça, si c'est bon je le poste avec une invitation à venir au mirail à Rancière dans les jours qui viennent.

ÉTAT DES LIEUX APRÈS SIX SEMAINES DE LUTTE
(LE 21/12/2007)

Le mouvement dans lequel de nombreuses Facultés de France se sont engagées, il y a maintenant SIX semaines dans un refus de la loi LRU, a permis de révéler certains changements, dérives au sein des facultés et plus largement la progression inquiétante d’une doxa commune dans les esprits à la fois de certains enseignants et de nombreux étudiants.

Loin de tenir un discours du type « rien de nouveau sous le soleil », nous souhaiterions au contraire attirer l’attention sur certains faits qui nous semblent assez nouveaux et qu’il nous faut certainement prendre en compte pour envisager les prochaines phases et étapes de la lutte que nous menons.

L’observation de violences lors de ces dernières semaines envers les étudiants grévistes, de la part d’étudiants non-grévistes et de certains professeurs, soulève la question suivante : comment expliquer le retour d'une certaine violence des « forces de l'ordre » dont font désormais partie et les étudiants de l'UNI et autres, et certains professeurs qui font le coup de poing? Les forces de l'ordre en effet excèdent désormais largement les effectifs de police proprement dits, même si dans certaines Facultés (exemple : Arsenal, Toulouse) l’installation de vigiles reste le mode simple, pur et dur de contrôle des « agités ».
Est-il possible qu'il faille encore expliquer à ces fervents défenseurs de l’enseignement « coûte que coûte », que la mise en place de piquets n'est pas une fin, voire une volonté de la part d’une minorité de saper le semestre en cours ?

Loin de vouloir « mettre à terre un semestre », les piquets de grèves ont pour vocation de percer l'abcès nourri depuis plusieurs années au sein de la Faculté, percer un abcès de non-communication, un abcès où enseignants et étudiants sont claquemurés dans leur discipline, puis dans leur spécialité au sein de chaque discipline. Les piquets de grèves sont un effet de la déliquescence en cours de l’université, pas sa cause : il est trop facile de reporter la responsabilité d’une image ternie de la Faculté sur ceux qui justement condamnent les réformes qui produisent ce résultat. Ces piquets, lorsqu’ils sont votés, viennent à l’appui d’une tentative d’ouvrir à la polémique, salutaire au discours et à la pensée politique, et pour rappeler que la désaffection de l’enseignement public supérieur au profit d’une concurrence privée, là encore, n’est pas due à un blocage de l’université, mais à toutes ces réformes qui ne font qu’accentuer les problèmes qui sévissent depuis des années.

Le retour à l’ordre consensuel n’est rien d’autre que le retour dans un cadre qui exclut par principe tout lieu où pourrait émerger une polémique, tous lieux politiques et démocratiques en relation avec notre réalité, et ceci pour des raisons diverses (contrairement à ce que certains universitaires et syndiqués affirment dans la droite ligne de la politique gouvernementale, le « dialogue » ne retrouve pas ses droits à la condition que la grève cesse, etc).

Où l’on voit un peu plus clairement comment l’initiative collective de lutte en est arrivée à être parfois écrasée par la violence de l'ordre démocratico-consensuel.

Ainsi, et malgré une harmonieuse omerta médiatique qui tente de scléroser un mouvement d'indignation et de revendication raisonné, nous invitons à une massification de l'engagement et à une réflexion concertée sur les moyens adéquats dont nous disposons pour relancer définitivement le mouvement de contestation. Cette sédition pour une nécessaire restructuration de l'enseignement universitaire, nous refusons de la limiter aux seuls intérêts estudiantins et c'est pourquoi nous appelons énergiquement à l'engagement spontané des enseignants et à leur participation physique à ce mouvement légitime.


Des étudiants et enseignants de l’université Toulouse le Mirail
aux autres Facultés en grèves.

Voilà, bonnes vacances avec ça, du repos, du repos et encore du repos.

gabriel

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Message  J.-J. M. Dim 23 Déc - 21:52

Le texte me semble convenir dans l'ensemble, mais je ferais quelques remarques quand même.
Un détail. J'enlèverais l'adverbe "définitivement " dans la phrase : "pour relancer définitivement le mouvement de contestation".
Surtout, je pense aussi important de dire que les abus constatés durant le mouvement (dégradations par exemple) sont aussi contestables que les "violences lors de ces dernières semaines". L'amalgame entre "bloqueur" et "casseur" est nuisible au mouvement et entretient dans l'esprit des "autres" une image négative tenace. Le texte laisse penser qu'il y a d'un côté les bons, de l'autre les méchants, alors que c'est évidemment plus complexe. C'est justement cette complexité qui exige que la réflexion soit poursuivie. Le discours politique a trop souvent souffert d'une telle dichotomie qui gommait les difficultés en tombant dans la caricature manichéenne. De plus, en révélant la complexité de la situation, due à la profondeur du malaise, le texte gagnerait en force de conviction et permettrait plus d'ouvrir le débat.

J.-J. M.
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Message  gabriel Dim 23 Déc - 22:39

Je suis tout à fait d'accord,

je vous propose donc de developper vos remarques à l'inétrieur même du texte de sorte qu'il sera réellement "collectif" en plus de la base dont il a été tiré, sur laquelle nous avons réfléchie ensemble la semaine dernière sur ce forum. Les modifications faites repostez la totalité du texte dans cette même rubrique, de cette manière nous arriverons vite à une version définitive,

merci pour votre engagement,

rappel : tous le monde peut corriger ce texte et le soumettre sur ce forum afin de l'enrichir le plus possible,

gabriel

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Message  J.-J. M. Lun 24 Déc - 10:35

Voici quelques remarques ajoutées au texte proposé, intercalées entre deux paragraphes :

"Loin de tenir un discours du type « rien de nouveau sous le soleil », nous souhaiterions au contraire attirer l’attention sur certains faits qui nous semblent assez nouveaux et qu’il nous faut certainement prendre en compte pour envisager les prochaines phases et étapes de la lutte que nous menons.

Le mouvement actuel est la manifestation d’une crise dont la profondeur peut, entre autres symptômes, se mesurer aux “dérives”, violences ou excès qu’elle a générés d’un bord et de l’autre. Sous la forme de dégradations de bâtiments ou de matériel, de provocations gratuites et extrêmes ou de violences verbales ou physiques, une exaspératoin insupportable et partagée n’a cessé de croître sur le mode du cercle vicieux, dont chacun rend “l’autre” responsable. Il nous revient d’en interpréter le sens pour mieux comprendre les racines du mal qui atteint l’université, et non dans le but de forger ou d’entretenir les images véhiculées par l’opinion courante le plus souvent ignorante des faits et nourrie par la malveillance de ceux qui y ont intérêt. Ces images ne sont bonnes ni pour les uns, ni pour les autres, nuisent à l’université en son entier et servent le pouvoir en place. Par exemple, l’idée que tout “bloqueur” est un “casseur”, réel ou potentiel, que tout étudiant qui s’engage dans la lutte est un “fumiste” qui n’attend que les grèves pour se la couler douce en attendant une validation minimale des examens, avec, en face, des étudiants “sérieux”, eux, qui veulent travailler (plus pour gagner plus…), mener à bien leurs études, etc. Comme si l’engagement pour des idées, contre une loi mal faite, n’était que l’expression déguisée d’une “paresse” inavouée, et comme si le refus de suivre le mouvement n’était que le signe d’un “sérieux” qui rejette tout ce qui le détourne de la fin visée, l’acquisition d’un diplôme. Or, n’est-il pas tout aussi légitime de se battre pour une université digne de ce nom (c’est-à-dire, améliorée, rénovée, réformée, en refusant tout autant un statu quo qu’une loi LRU qui contient les germes de dangers pires que la situation actuelle), quitte à en entraver le fonctionnement de manière temporaire, et de vouloir poursuivre des études jusqu’à leur terme ? Qu’il y ait des positions extrêmes des deux côtés est un fait. Cela ne doit pas empêcher de penser que l’on peut en même temps s’engager et vouloir mener efficacement et sérieusement des études. Et que c’est justement parce qu’on veut des études de qualité, que l’on s’engage pour qu’elles soient telles. Il est très regrettable que le qualificatif de “politisé” ait été accolé au mouvement pour signifier qu’il était “idéologique”, “manipulé”, etc., comme si les opposants au mouvement étaient “purs”, “apolitiques”, alors que leur opposition peut évidemment être “idéologique” et “politique”, quand elle n’est pas le simple reflet d’un égoïsme ou d’une passivité contestables, eux-mêmes symptômes d’une crise ou d’un désespoir méconnus.
Il est temps de redonner au politique un sens et une valeur dignes de la démocratie qui est la nôtre.

Cependant, l’observation de violences lors de ces dernières semaines envers les étudiants grévistes, de la part d’étudiants non-grévistes et de certains professeurs, soulève la question suivante : comment expliquer le retour d'une certaine violence des « forces de l'ordre » dont font désormais partie et les étudiants de l'UNI et autres, et certains professeurs qui font le coup de poing? Les forces de l'ordre en effet excèdent désormais largement les effectifs de police proprement dits, même si dans certaines Facultés (exemple : Arsenal, Toulouse) l’installation de vigiles reste le mode simple, pur et dur de contrôle des « agités ».
Est-il possible qu'il faille encore expliquer à ces fervents défenseurs de l’enseignement « coûte que coûte », que la mise en place de piquets n'est pas une fin, voire une volonté de la part d’une minorité de saper le semestre en cours ?"

Bien entendu, des améliorations peuvent etre apportées. À vous de jouer…

J.-J. M.
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Message  gabriel Lun 24 Déc - 16:11

Voilà le texte complété et remanié, je me suis juste permis de changer la phrase : "Il est temps de redonner au politique un sens et une valeur dignes de la démocratie qui est la notre." en "Il est temps de redonner au politique un sens et une valeur dignes de la démocratie qui le soutient.".
gabriel


ÉTAT DES LIEUX APRÈS SIX SEMAINES DE LUTTE
(le 21/12/2007)



Le mouvement dans lequel de nombreuses Facultés de France se sont engagées, il y a maintenant six semaines dans un refus de la loi LRU, a permis de révéler certains changements, dérives au sein des facultés et plus largement la progression inquiétante d’une doxa commune dans les esprits à la fois de certains enseignants et de nombreux étudiants.

Loin de tenir un discours du type « rien de nouveau sous le soleil », nous souhaiterions au contraire attirer l’attention sur certains faits qui nous semblent assez nouveaux et qu’il nous faut certainement prendre en compte pour envisager les prochaines phases et étapes de la lutte que nous menons.

Le mouvement actuel est la manifestation d’une crise dont la profondeur peut, entre autres symptômes, se mesurer aux “dérives”, violences ou excès qu’elle a générés d’un bord et de l’autre. Sous la forme de dégradations de bâtiments ou de matériel, de provocations gratuites et extrêmes ou de violences verbales ou physique, une exaspération insupportable et partagée n’a cessé de croître sur le mode du cercle vicieux, dont chacun rend “l’autre” responsable. Il nous revient d’en interpréter le sens pour mieux comprendre les racines du mal qui atteint l’université, et non dans le but de forger ou d’entretenir les images véhiculées par l’opinion courante le plus souvent ignorante des faits et nourrie par la malveillance de ceux qui y ont intérêt. Ces images ne sont bonnes ni pour les uns, ni pour les autres, nuisent à l’université en son entier et servent le pouvoir en place. Par exemple, l’idée que tout “bloqueur” est un “casseur”, réel ou potentiel, que tout étudiant qui s’engage dans la lutte est un “fumiste” qui n’attend que les grèves pour se la couler douce en attendant une validation minimale des examens, avec, en face, des étudiants “sérieux”, eux, qui veulent travailler (plus pour gagner plus…), mener à bien leurs études, etc. Comme si l’engagement pour des idées, contre une loi mal faite, n’était que l’expression déguisée d’une “paresse” inavouée, et comme si le refus de suivre le mouvement n’était que le signe d’un “sérieux” qui rejette tout ce qui le détourne de la fin visée, l’acquisition d’un diplôme. Or, n’est-il pas tout aussi légitime de se battre pour une université digne de ce nom (c’est-à-dire, améliorée, rénovée, réformée, en refusant tout autant un statu quo qu’une loi LRU qui contient les germes de dangers pires que la situation actuelle), quitte à en entraver le fonctionnement de manière temporaire, et de vouloir poursuivre des études jusqu’à leur terme ? Qu’il y ait des positions extrêmes des deux côtés est un fait. Cela ne doit pas empêcher de penser que l’on peut en même temps s’engager et vouloir mener efficacement et sérieusement des études. Et que c’est justement parce qu’on veut des études de qualité, que l’on s’engage pour qu’elles soient telles. Il est très regrettable que le qualificatif de “politisé” ait été accolé au mouvement pour signifier qu’il était “idéologique”, “manipulé”, etc., comme si les opposants au mouvement étaient “purs”, “apolitiques”, alors que leur opposition peut évidemment être “idéologique” et “politique”, quand elle n’est pas le simple reflet d’un égoïsme ou d’une passivité contestables, eux-mêmes symptômes d’une crise ou d’un désespoir méconnus.
Il est temps de redonner au politique un sens et une valeur dignes de la démocratie qui le soutient.

Cependant l’observation de violences lors de ces dernières semaines envers les étudiants grévistes, de la part d’étudiants non-grévistes et de certains professeurs, soulève la question suivante : comment expliquer le retour d'une certaine violence des « forces de l'ordre » dont font désormais partie et les étudiants de l'UNI et autres, et certains professeurs qui font le coup de poing? Les forces de l'ordre en effet excèdent désormais largement les effectifs de police proprement dits, même si dans certaines Facultés (exemple : Arsenal, Toulouse) l’installation de vigiles reste le mode simple, pur et dur de contrôle des « agités ».
Est-il possible qu'il faille encore expliquer à ces fervents défenseurs de l’enseignement « coûte que coûte », que la mise en place de piquets n'est pas une fin, voire une volonté de la part d’une minorité de saper le semestre en cours ?

Loin de vouloir « mettre à terre un semestre », les piquets de grèves ont donc pour vocation de percer l'abcès nourri depuis plusieurs années au sein de la Faculté, percer un abcès de non-communication, un abcès où enseignants et étudiants sont claquemurés dans leur discipline, puis dans leur spécialité au sein de chaque discipline. Les piquets de grèves sont un effet de la déliquescence en cours de l’université, pas sa cause : il est trop facile de reporter la responsabilité d’une image ternie de la Faculté sur ceux qui justement condamnent les réformes qui produisent ce résultat. Ces piquets, lorsqu’ils sont votés, viennent à l’appui d’une tentative d’ouvrir à la polémique, salutaire au discours et à la pensée politique, et pour rappeler que la désaffection de l’enseignement public supérieur au profit d’une concurrence privée, là encore, n’est pas due à un blocage de l’université, mais à toutes ces réformes qui ne font qu’accentuer les problèmes qui sévissent depuis des années.

Le retour à l’ordre consensuel n’est rien d’autre que le retour dans un cadre qui exclut par principe tout lieu où pourrait émerger une polémique, tous lieux politiques et démocratiques en relation avec notre réalité, et ceci pour des raisons diverses (contrairement à ce que certains universitaires et syndiqués affirment dans la droite ligne de la politique gouvernementale, le « dialogue » ne retrouve pas ses droits à la condition que la grève cesse, etc).

Où l’on voit un peu plus clairement comment l’initiative collective de lutte en est arrivée à être parfois écrasée par la violence de l'ordre démocratico-consensuel.

Ainsi, et malgré une harmonieuse omerta médiatique qui tente de scléroser un mouvement d'indignation et de revendication raisonné, nous invitons à une massification de l'engagement et à une réflexion concertée sur les moyens adéquats dont nous disposons pour relancer le mouvement de contestation. Cette sédition pour une nécessaire restructuration de l'enseignement universitaire, nous refusons de la limiter aux seuls intérêts estudiantins et c'est pourquoi nous appelons énergiquement à l'engagement spontané des enseignants et à leur participation physique à ce mouvement légitime.



Des étudiants et enseignants de l’université Toulouse le Mirail
aux autres Facultés en grèves.

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Message  J.-J. M. Lun 24 Déc - 16:53

Une correction : la signature du texte : "Des étudiants et enseignants de l’université Toulouse II - Le Mirail
aux autres Facultés en grève", et non "en grèves", bien sûr. Et j'ai mis : Toulouse II - Le Mirail
Bon réveillon !

J.-J. M.
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